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La sexualité, les habitudes alimentaires et la dentition

14 septembre 2021
Nicholas Fournier, DD, College of Denturists of Ontario

Le lien entre la sexualité, les habitudes alimentaires et la dentition est intéressant. Lorsqu’on pense aux plus grands plaisirs de la vie, on a tendance à classer les relations sexuelles au premier rang, suivi de près par les plaisirs culinaires. La nourriture fait partie intégrante de notre quotidien : du petit déjeuner, passant par les collations et le dîner, suivi par l’anticipation qui accompagne la venue d’un bon repas, fait maison, partagé en famille et entre ami(e)s. De plus, la nourriture nous lie ensemble — par l’entremise de rituels et de célébrations — et nous est essentielle, peu importe nos préférences alimentaires. En outre, les habitudes alimentaires sont si profondément enracinées qu’il est plus facile de réduire le tabagisme chez quelqu’un que de changer ce qu’il ou elle aime manger. Encore une fois, la nourriture est un des plus grands plaisirs de la vie, si réconfortante soit-elle : elle représente un plaisir classé, par ordre de priorité, tout près d’une vie sexuelle active. Cependant, bon nombre d’entre nous croient que les rapports sexuels surpassent les plaisirs culinaires en matière d’importance (une opinion qui change selon l’âge). Il est à noter que les relations sexuelles, tout comme la consommation alimentaire, sont souvent des comportements d’ordre primal, motivés en grande partie par les hormones et les émotions.

Cela étant dit, quel est le lien avec les dentiers ? En principe, si vous demandez à quelqu’un qui a toutes ses dents de ne pas manger certains aliments, cette personne serait déçue et désenchantée. Cette nouvelle réalité compromettrait son sentiment de bien-être — il ou elle aurait toujours envie de manger des aliments qui lui sont interdits, restant véritablement sur sa faim. Ceci représente exactement ce que les gens qui ont des dentiers vivent au quotidien. Croquer dans une pomme ? Désolé, non. Déguster un délicieux steak ? Peut-être, mais avec grande difficulté. Au fur et à mesure que nous vieillissons, notre sexualité prend de moins en moins de place dans notre vie et notre santé bucco-dentaire commence elle à se détériorer. À ce stade de la vie, nous nous demandons donc : « Qu’est-ce qui donne un sens à ma vie ? Quels bonheurs me reste-t-il ? »

Il n’est donc pas étonnant de constater le grand nombre de patients âgés de 90 ans et plus qui viennent me voir pour des implants dentaires. Trop souvent, ces gens ne prennent plus plaisir à manger et veulent tout simplement pouvoir savourer leurs repas, apprécier chaque bouchée, à ce stade de leur vie. Quoique je me demande souvent pourquoi ces gens attendent si longtemps pour faire faire une intervention qui leur est nécessaire, je peux comprendre que cela n’est pas une priorité pour plusieurs d’entre eux. Heureusement, avec des implants dentaires, ces gens peuvent reprendre le contrôle de leurs habitudes alimentaires et de leurs choix culinaires : croquer dans une pomme ou savourer un steak, avec la même ferveur qu’avec des dents naturelles, leur redevient possible. Pour ce groupe démographique, de nouveaux implants dentaires, accompagnés des nouvelles possibilités qui en résultent, priment sur plusieurs autres désirs (tels que les rapports sexuels), car le processus éveille de nombreux plaisirs reliés à la nourriture. Somme toute, avoir l’esprit tranquille en ce qui concerne notre alimentation et notre consommation peut renforcer nos sentiments de bonheur et de bien-être. N’hésitez pas à poser des questions à votre denturologue sur les habitudes alimentaires et la dentition.